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Message de Jean-Pierre Brouillaud

Il n’y a pas d’handicap, il n’y a que des différences 

 

Qu’est-ce que le handicap ?

 

Pour moi, se définir comme une personne handicapée provient forcément d'une complicité désolante entre celui qui a les yeux éteints, dans le cas de l’aveugle, et celui ou celle qui se trouve en relation avec lui. 

 

C'est en effet le regard de la comparaison, du jugement, jugement né de la peur de la différence, du refus, qui peut créer et renforcer la notion identitaire de la personne dite handicapée, mais uniquement si celui-ci ou celle-ci refuse sa singularité et s'identifie à ce que son interlocuteur projette sur elle. 

 

L'acte de courage à la fois le plus humble et le plus vaillant est signé par l'homme, quelles que soient sa forme, sa couleur, ses différences, qui ose être ce qu'il est, sans plus se comparer aux autres, en adhérant corps et esprit à ses différences jusqu’à abolir   entre eux tout idée de frontière, de séparation. 

 

Être aveugle, paralysé, prétendument normal, noir, bleu, arc-en-ciel…, ce n'est pas évident, non pas parce que nous sommes ceci ou cela, mais parce que nous nous voulons autre. 

 

Il y a en nous deux possibilités : l’une est de nourrir les refus, la peur,  « je suis aveugle, noir, anxieux, mais je ne devrais pas l’être » et l’autre, inconditionnelle, l’acceptation, ou plutôt l’absolue intégration du Réel.

La première est entre les griffes de l’inconscience, elle a comme matrice la peur. La seconde est de la nature de la conscience, elle est amour.